Guide d’une maintenance de site WordPress réussie

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Une maintenance de site sous WordPress reste facile en soi, cependant cela peut vite devenir un calvaire si on n’anticipe pas certaines actions. Quand un client vous demande de prendre en charge la maintenance de leur site Internet, il est important de prendre un peu de recul et d’analyser son site avant de vous lancer. Voici, sous forme d’étapes et d’une checklist, les éléments et actions à prévoir lors d’une maintenance de site.

Maintenance site WordPress - Hervé Lainé

La phase d’analyse avec votre client

La première étape cruciale dans le processus de maintenance est l’analyse du site avec votre client. Je m’assure déjà à cette étape d’avoir vu le back-office du site avec lui pour pouvoir vérifier le bon fonctionnement du site et surtout m’assurer que je suis en mesure de réaliser la maintenance. Il ne s’agit pas de dire « OUI » et, quand la première ou la seconde action est faite, on se rend compte qu’on ne peut pas aller plus loin. Il n’y a rien de tel pour donner une mauvaise satisfaction à son client en lui disant « je n’ai pas pu faire votre maintenance ». L’analyse permettra de guider le client vers le meilleur choix possible entre réaliser la maintenance ou lancer des actions correctives en amont. Il peut même être envisagé de passer par une refonte de site au lieu de réaliser la maintenance si la vétusté du site le nécessite.

Dans le cas de la faisabilité de la maintenance, l’analyse permet de préparer au plus juste mon devis pour le client. Je pratique généralement un forfait pour un site classique ou bien je propose ma digiline quand mon analyse m’indique qu’il n’y a pas de grosses problématiques. Cependant, dès lors que le site est plus important et possède des éléments spécifiques, je prends le temps d’analyser et d’évaluer le temps à passer, et j’adapte mon devis en conséquence.

Dans mes expériences précédentes, en tant que chef de projet en agence, j’ai déjà été confronté à devoir faire une maintenance qui était impossible à réaliser à cause d’une dette technique trop importante du site du client, avec un volume de fichiers et de données trop importants. Le client avait aussi tout simplement oublié de nous prévenir qu’il avait fait appel à d’autres prestataires avant nous et que tous avaient échoué pour la même raison. L’analyse n’avait pas été réalisée en amont de l’intervention du service alors qu’une refonte aurait été nécessaire.

Récupérer les informations nécessaires auprès du client

Toujours avant de débuter la maintenance du site en tant que tel, il est nécessaire de récupérer toutes les informations nécessaires à la bonne réalisation de la prestation. Dans mon cas, j’envoie systématiquement un mail au client quelques jours avant la prestation, un listing des informations dont j’ai besoin pour réaliser la maintenance. Cela me permet de ne pas être confronté à des blocages le jour de la maintenance et de ne pas retarder mon action.

Voici le listing des éléments que je demande à mon client :

  • Accès à l’hébergeur
  • Accès à WordPress. Normalement, vous l’avez déjà depuis l’analyse du site si votre client vous l’a donné. Dans le cas contraire, faites-lui la demande (création d’un compte administrateur supplémentaire).
  • Accès à un espace de stockage distant (Google Drive, Dropbox, iCloud ou autre solution de stockage en ligne).
  • Les archives des extensions payantes avec la clé de licence : Selon les extensions premium, la mise à jour de celles-ci se fait soit via une archive qu’on vient télécharger sur le site de l’éditeur, soit en ajoutant ou modifiant la clé de licence. Les extensions les plus courantes auxquelles je fais face sont :
    • WPRocket
    • Elementor
    • Imagify
    • Polylang
    • Secupress
    • Yoast
    • UpdraftPlus
    • Duplicator
    • Et j’en oublie

N’oubliez pas également les accès à des outils tiers comme un CRM, un compte Stripe, un outil de mailing qui peuvent également être nécessaires d’avoir lors de la maintenance.

Une fois que vous aurez obtenu l’ensemble de ces accès, qui sera déjà un pas vers le succès, n’oubliez jamais de tester TOUS LES ACCÈS avant de vous lancer.

Bien trop souvent, on ne teste pas, et on se retrouve le jour J à devoir redemander au client de regénérer un mot de passe car celui-ci a été modifié entre-temps et celui qu’on vous a transmis est obsolète. Tester quelques jours avant vous permettra de recontacter le client sans urgences et d’obtenir les bons codes. Assurez-vous auprès de votre client de sa disponibilité avant et pendant la maintenance, car de nombreuses extensions ou outils demandent une double authentification par mobile ou email. Vous pouvez également demander à votre client de vous inscrire comme « Contact Technique », ce qui vous donne un accès personnalisé et indépendant de celui de votre client.

La phase Maintenance

C’est le jour J, vous avez indiqué à votre client que vous allez intervenir sur son site. Pensez à prévenir par mail dès le début de votre action et n’oubliez pas un mail en fin d’intervention. Quel est le bon moment pour faire une maintenance ? Idéalement, je recommande d’effectuer la maintenance d’un site pendant les périodes de trafic plus faible. C’est souvent le cas en dehors des heures de pointe, surtout pour les sites eCommerce. Les créneaux horaires tôt le matin ou en fin de journée, lorsque le nombre d’utilisateurs actifs est généralement moins élevé, sont propices à cette intervention. Cependant, tout dépend de l’activité du site. Demandez à votre client une évaluation du trafic journalier et ce, sur une semaine complète. Vous pourrez ainsi convenir d’une date et d’un horaire pour réaliser l’intervention et selon les contraintes de chacun (soir, week-end, etc.). Il serait dommage de bloquer le site en maintenance, surtout pour un site eCommerce, le midi ou en fin de journée lorsque les connexions sont les plus nombreuses. Cela pourrait faire perdre du chiffre d’affaires au client. Je recommande également de planifier la maintenance de manière à éviter les périodes de promotions spéciales (type Black Friday) ou les lancements de campagnes marketing, afin de garantir la stabilité du site et d’éviter toute interruption de services. Pour des raisons de convenances, le vendredi est souvent à proscrire également si vous n’êtes pas disponible le jour suivant. Il m’arrive d’en réaliser tout de même le vendredi en sachant que le lendemain je peux me rendre disponible en cas de problème.

Voici sous forme de checklist, les étapes que je réalise lors d’une maintenance de site WordPress :

Sauvegarde intégrale du site actuel

Je crée une copie complète (fichiers + base de données) que je conserve tout au long de la maintenance dans le cas d’un Roll Back suite à mon intervention. Vérification des versions PHP et MySQL du site On l’oublie souvent, mais avant toute maintenance, il faut s’assurer que les socles techniques soient eux aussi mis à jour et soient compatibles avec WordPress. Une trop grande différence de version entre PHP et MySQL et WordPress peuvent engendrer des erreurs ou tout simplement un mauvais fonctionnement des extensions. Je m’assure donc que les versions ne soient pas trop vieillissantes afin de maintenir une évolution possible du site. Dans le cas contraire, une mission sur l’upgrade des versions de PHP et MySQL est à prévoir avec le client.

Crawl du site et test de performance

Pour comparer le « avant/après maintenance », je lance toujours un crawl du site que je sauvegarde ainsi qu’un test de vitesse de chargement. Cela m’assure une comparaison en fin de mission pour écarter tous litiges avec le client. Je crée une copie du site pour obtenir un environnement identique mais décorrélé du site de production. Selon l’hébergeur du client, il m’arrive de créer une pré-production directement chez l’hébergeur s’il propose cette option, soit je crée en local un site de développement. Cela m’assurera lors de la mise à jour de l’ensemble des extensions de vérifier si le site se comporte normalement ou si la mise à jour de certaines extensions a impacté la présentation graphique ou modifié des fonctionnalités.

Toutes les actions ci-dessous se font sur l’environnement de développement pour s’assurer du bon fonctionnement du site. Si tel est le cas, alors dans la phase reproduction, nous referons la même opération.

Mise à jour du thème

Je lance la mise à jour du thème principal, je conserve uniquement un thème secondaire de secours, en le mettant à jour également (c’est comme une roue de secours, il faut toujours contrôler qu’elle soit gonflée dans le cas où elle doit remplacer la roue crevée). Pour finir, je supprime les autres thèmes s’ils sont présents. Attention, rien qu’en mettant à jour le thème, vous pouvez avoir des différences de rendu. Le cas s’est déjà présenté où une évolution majeure du thème par l’éditeur avait totalement modifié la présentation de la structure Hn de mon client. Là encore, la dette technique du site était la cause du problème. Un écart trop important entre la version installée sur le site et la version améliorée, à jour, de l’éditeur. Dans ce cas, il a fallu proposer une action corrective, avec un devis supplémentaire, avant de finaliser la maintenance.

Mise à jour des extensions

Je catégorise rapidement les extensions en 2 groupes. Le groupe des extensions qui fonctionnent en backEnd et qui ne peuvent impacter le site, comme une extension pour aider le développeur à rechercher des hooks par exemple. L’autre groupe sont les extensions soit FrontEnd ou les deux comme WooCommerce, Elementor et bien d’autres. Très souvent, je place ces extensions en bas de la liste car elles peuvent impacter plus lourdement le site que d’autres extensions. Après avoir séparé les plugins en 2 groupes, je lance une à une les extensions et dans un autre navigateur je rafraîchis la page du site de développement pour vérifier si des changements sont visibles. Il ne s’agit pas de vérifier tout le site à chaque fois mais de passer par les pages principales où sont souvent intégrées des fonctionnalités particulières. Une fois l’ensemble des extensions mises à jour, je refais une dernière vérification en me baladant sur le site et je compare avec les points que j’ai relevés lors de ma phase d’analyse. C’est rare mais certains bugs peuvent se corriger d’eux-mêmes grâce aux mises à jour, mais c’est malheureusement le contraire qui arrive le plus souvent.

Vérification de la mise en sécurité du site

À la suite des mises à jour des extensions et thèmes, je m’assure de la sécurité du site. Les vérifications basiques sont :

  • Vérifier et demander que les comptes administrateurs qui n’ont plus besoin d’être présents soient supprimés.
  • Demande explicite au client de modifier les mots de passe de chaque compte administrateur.
  • Utilisation de plugin pour assurer les basiques de la sécurité en commençant par exemple par déplacer sa page de login si ce n’est pas le cas. Avec l’accord du client, je propose également de verrouiller plus fermement les actions possibles dans le backoffice permettant ainsi de s’assurer une sécurité renforcée. Même si le piratage existe toujours autant ne pas faire l’impasse sur les basiques trop souvent négligés. Il m’arrive souvent d’avoir des demandes sur la sécurité qui vont bien au-delà de leur site internet. La sécurité des données reste un point capital dans la gestion technique d’une société. Le phishing, les ransomwares existent toujours. N’étant pas compétent dans ce domaine, je redirige toujours mes clients qui le souhaitent vers des prestataires de cybersécurité dont c’est le métier comme BonjourCyber que je recommande. Ils pourront ainsi répondre à leur besoin en réalisant des « Pentest » et des analyses poussées sur la sécurité de leurs systèmes d’informations.

Réaliser les actions de maintenance sur le site en production

Une fois que je me suis assuré du bon fonctionnement du site général en pré-production ou environnement de développement, il me suffit de reproduire les mêmes actions sur le site de production. En fonction des hébergeurs, l’avantage du site de pré-production c’est qu’il est possible de pousser d’un simple clic les modifications sur la production. C’est le cas avec Kinsta par exemple.

Vérification de la vitesse de chargement du site

En fin d’intervention, je relance un crawl et un test de vitesse de chargement du site pour analyser l’impact lié à la maintenance.

Préparation et envoi d’un rapport de maintenance

Une fois que tout est terminé, je rédige un rapport de maintenance en expliquant les points de blocages et les changements principaux. Le cas échéant, expliquer pourquoi certaines extensions n’ont pas été mises à jour pour cause d’incompatibilité avec d’autres extensions. J’indique également les améliorations ou bugs à corriger que j’ai pu identifier lors de la phase d’analyse ou en fin de mission lors du check final. Pour finir, je reprécise les bonnes pratiques de sécurité pour les sensibiliser dans leur pratique du web au quotidien.

Combien de temps prend une maintenance ?

Pour répondre simple à cette question, une maintenance peut aller se faire en 10 minutes si on s’affranchi de tous les conseils que je viens de donner. Par contre, si on veut s’assurer de le faire correctement il faut compter environ 3 à 4 heures. Pour les cas les plus complexes on peut monter à 1 journée pour s’assurer que tout fonctionne bien par exemple pour les sites Ecommerce.

Vous pouvez maintenant réaliser vous-mêmes la maintenance de votre site en suivant ces étapes, mais si vous souhaitez déléguer cette tâche, n’hésitez pas à me contacter pour me confier cette mission.

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